Poesie inserite da Simona

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Scritta da: Simona

La Muse vénale

Ô muse de mon coeur, amante des palais,
Auras-tu, quand Janvier lâchera ses Borées,
Durant les noirs ennuis des neigeuses soirées,
Un tison pour chauffer tes deux pieds violets?

Ranimeras-tu donc tes épaules marbrées
Aux nocturnes rayons qui percent les volets?
Sentant ta bourse à sec autant que ton palais
Récolteras-tu l'or des voûtes azurées?

II te faut, pour gagner ton pain de chaque soir,
Comme un enfant de choeur, jouer de l'encensoir,
Chanter des Te Deum auxquels tu ne crois guère,

Ou, saltimbanque à jeun, étaler tes appas
Et ton rire trempè de pleurs qu'on ne voit pas,
Pour faire épanouir la rate du vulgaire.
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    Scritta da: Simona

    Le Vampire

    Toi qui, comme un coup de couteau,
    Dans mon coeur plaintif es entrée;
    Toi qui, forte comme un troupeau
    De démons, vins, folle et parée,

    De mon esprit humiliè
    Faire ton lit et ton domaine;
    - Infâme à qui je suis liè
    Comme le forçat à la chaîne,

    Comme au jeu le joueur têtu,
    Comme à la bouteille l'ivrogne,
    Comme aux vermines la charogne
    - Maudite, maudite sois-tu!

    J'ai priè le glaive rapide
    De conquérir ma libertè,
    Et j'ai dit au poison perfide
    De secourir ma lâchetè.

    Hélas! le poison et le glaive
    M'ont pris en dédain et m'ont dit:
    "Tu n'es pas digne qu'on t'enlève
    À ton esclavage maudit,

    Imbécile! - de son empire
    Si nos efforts te délivraient,
    Tes baisers ressusciteraient
    Le cadavre de ton vampire!"
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      Scritta da: Simona

      Sed non satiata

      Bizarre déitè, brune comme les nuits,
      Au parfum mélangè de musc et de havane,
      Oeuvre de quelque obi, le Faust de la savane,
      Sorcière au flanc d'ébène, enfant des noirs minuits,

      Je préfère au constance, à l'opium, au nuits,
      L'élixir de ta bouche où l'amour se pavane;
      Quand vers toi mes désirs partent en caravane,
      Tes yeux sont la citerne où boivent mes ennuis.

      Par ces deux grands yeux noirs, soupiraux de ton âme,
      Ô démon sans pitiè! verse-moi moins de flamme;
      Je ne suis pas le Styx pour t'embrasser neuf fois,

      Hélas! et je ne puis, Mégère libertine,
      Pour briser ton courage et te mettre aux abois,
      Dans l'enfer de ton lit devenir Proserpine!
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        Scritta da: Simona

        Le Tombeau de Charles Baudelaire

        Le temple enseveli divulgue par la bouche
        Sépulcrale d'égout bavant boue et rubis
        Abominablement quelque idole Anubis
        Tout le museau flambè comme un aboi farouche

        Ou que le gaz récent torde la mèche louche
        Essuyeuse on le sait des opprobres subis
        Il allume hagard un immortel pubis
        Dont le vol selon le réverbère découche

        Quel feuillage séché dans les cités sans soir
        Votif pourra bénir comme elle se rasseoir
        Contre le marbre vainement de Baudelaire

        Au voile qui la ceint absente avec frissons
        Celle son Ombre même un poison tutélaire
        Toujours à respirer si nous en périssons.
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          Scritta da: Simona

          L'invitation au voyage

          Mon enfant, ma soeur,
          Songe à la douceur
          D'aller là-bas vivre ensemble!
          Aimer à loisir,
          Aimer et mourir
          Au pays qui te ressemble!
          Les soleils mouillés
          De ces ciels brouillés
          Pour mon esprit ont les charmes
          Si mystérieux
          De tes traîtres yeux,
          Brillant à travers leurs larmes.

          Là, tout n'est qu'ordre et beautè,
          Luxe, calme et voluptè.

          Des meubles luisants,
          Polis par les ans,
          Décoreraient notre chambre;
          Les plus rares fleurs
          Mêlant leurs odeurs
          Aux vagues senteurs de l'ambre,
          Les riches plafonds,
          Les miroirs profonds,
          La splendeur orientale,
          Tout y parlerait
          À l'âme en secret
          Sa douce langue natale.

          Là, tout n'est qu'ordre et beautè,
          Luxe, calme et voluptè.

          Vois sur ces canaux
          Dormir ces vaisseaux
          Dont l'humeur est vagabonde;
          C'est pour assouvir
          Ton moindre désir
          Qu'ils viennent du bout du monde.
          - Les soleils couchants
          Revêtent les champs,
          Les canaux, la ville entière,
          D'hyacinthe et d'or;
          Le monde s'endort
          Dans une chaude lumière.

          Là, tout n'est qu'ordre et beautè,
          Luxe, calme et voluptè.
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