Yo no necesito tiempo para saber cómo eres: conocerse es el relámpago. ¿Quién te va a ti a conocer en lo que callas, o en esas palabras con que lo callas? El que te busque en la vida que estás viviendo, no sabe mas que alusiones de ti, pretextos donde te escondes. Ir siguiéndote hacia atrás en lo que tù has hecho, antes, sumar acción con sonrisa, años con nombres, serà ir perdiéndote. Yo no. Te conocì en la tormenta. Te conocì, repentina, en ese desgarramiento brutal de tiniebla y luz, donde se revela el fondo que escapa al día y la noche. Te vi, me has visto, y ahora, desnuda ya del equívoco, de la historia, del pasado, tù, amazona en la centella, palpitante de recién llegada sin esperarte, eres tan antigua mía, te conozco tan de tiempo, que en tu amor cierro los ojos, y camino sin errar, a ciegas, sin pedir nada a esa luz lenta y segura con que se conocen letras y formas y se echan cuentas y se cree que se ve quién eres tù, mi invisible.
Imbrattai di colpo la carta dei giorni triti, spruzzandovi colore da un bicchiere; su un piatto di gelatina mostrai gli zigomi sghembi dell'oceano. Sulla squama d'un pesce di latta lessi gli inviti di nuove labbra. Ma voi potreste suonare un notturno su un flauto di grondaie?
La forma de querer tù es dejarme que te quiera. El sì con que te me rindes es el silencio. Tus besos son ofrecerme los labios para que los bese yo. Jamás palabras, abrazos, me dirán que tù existías, que me quisiste: Jamás. Me lo dicen hojas blancas, mapas, augurios, teléfonos; tù, no. Y estoy abrazado a ti sin preguntarte, de miedo a que no sea verdad que tù vives y me quieres. Y estoy abrazado a ti sin mirar y sin tocarte. No vaya a ser que descubra con preguntas, con caricias, esa soledad inmensa de quererte sólo yo.
Oggi noi viviamo in un nuovissimo regno, E l'ordito delle circostanze avviluppa il nostro corpo Bagna il nostro corpo In un alone di gioia. Ciò che talvolta agli uomini d'un tempo capitò d'intuire grazie alla musica Noi lo realizziamo ogni giorno nella realtà pratica. Ciò che per essi era campo dell'inaccessibile e dell'assoluto Per noi è cosa semplicissima e ben nota. Eppure, quegli uomini non li disprezziamo; Noi sappiamo di dover molto ai loro sogni, Sappiamo che non saremmo nulla senza l'ordito di dolore e gioia di cui è fatta la loro storia, Sappiamo che quando attraversavano l'odio e la paura, quando si urtavano nel buio Quando, poco a poco, tracciavano la propria storia In sé recavano la nostra immagine. Noi sappiamo che non sarebbero mai stati né mai avrebbero potuto essere, se nel profondo di sé non avessero nutrito questa speranza, Sappiamo che senza il loro sogno non sarebbero riusciti neppure a esistere.
In realtà c'erano diversi tipi di silenzi: quello della notte. Ci era necessario; quello del compagno che ci lasciava piano; quello che osservavamo in segno di lutto; quello del sangue che circola lento; quello che ci ragguagliava sugli spostamenti degli scorpioni; quello delle immagini che ci passavamo e ripassavamo nella mente; quello delle guardie che tradiva stanchezza e routine; quello dell'ombra dei ricordi bruciati; quello del cielo plumbeo di cui non ci perveniva quasi nessun segno; quello dell'assenza, l'accecante assenza della vita. Il silenzio più duro, più insopportabile, era quello della luce. Un silenzio potente e molteplice. C'era il silenzio della notte, sempre uguale, e poi c'erano i silenzi della luce. Una lunga e interminabile assenza.
- Tes yeux ont tissè une lumière étrange dans mon regard... - C'est que tu as réveillè le bois et les marins du bois. - Il fait bleu. Où suis-je? - Dans mes bras. Là où ta rivière prend feu. - Et cette lune sur mon cou? - C'est ma nuit qui veut sceller ta peau. - Commencement? - Commencements. - Et pourquoi éclos-tu les paupières closes? - Pour mieux voir ta hâte éclabousser mon attente. Pour entendre nos lèvres décoller. - Toi et moi, vol de cris. - Toi et moi, ailes migratrices du poème. - Je serai pour toi l'oiseau et le chasseur. - Tu ne me vaincras pas: je m'offrirai à ton fusil. - Je le planterai dans ton cœur jusqu'à la conquête. - Ce n'est qu'en perdant qu'on mérite le voyage. - Comment arriver? Tu as le corps nombreux de l'illusion. - Pourquoi arriver? Sois la main durable des fantasmes. - Tes cuisses, portails du purgatoire des paresseux. - Mes cuisses, barreaux de la prison qui libère. - Femme j'ai soif, verse-toi. - Que tes noms t'abreuvent: ils perlent sur mes lèvres. - Je laisserai les pécheurs venir à toi. - Mais le violon reste verrouillè. Sauras-tu le déboutonner? - j'apprendrai. Je le secouerai tel un arbre jusqu'à faire couler toutes ses musiques sur ma langue. Je le travaillerai comme l'artisan son or, comme le dépravè sa damnation. Je l'apprendrai. - Et tu me feras tienne, brigand? - Sans cesse et jamais. - J'aime le frisson que tu arracheras de ma gorge. - Alors viens. Le vin recule sans toi.
Fille et garçon je fus conçue sous l'ombre de la lune Mais Adam fut sacrifiè à ma naissance, Immolè aux vendeurs de la nuit. Et pour combler le vide de mon autre essence
Ma mère me baigna dans les eaux du mystère, me plaça sur le bord de chaque montagne et me livra au grondement des questions. Elle me voua à l'Eve des vertiges Et me pétrit de lumière et de ténèbres Pour que je devienne femme centre et femme lance Transpercée et glorieuse Ange des plaisirs qui n'ont pas de nom.
Etrangère je grandis et personne ne moissonna mon blè. Je dessinai ma vie sur une feuille blanche, Pomme qu'aucun arbre n'enfanta, Puis je l'ai fendue et j'en suis sortie En partie vêtue de rouge et en partie de blanc. Je ne fus pas seulement dans le temps ou en dehors de lui Car j'ai mûri dans les deux forêts Et je me souvins avant de naître Que je suis une multitude de corps Que j'ai longtemps dormi Que j'ai longtemps vécu Et lorsque je devins fruit Je sus ce qui m'attendait.
J'ai priè les sorciers de prendre soin de moi Alors ils m'emmenèrent. J'étais Mon rire Doux Ma nuditè Bleue Et mon péché Timide. Je volais sur une plume d'oiseau et devenais oreiller à l'heure du délire. Ils couvrirent mon corps d'amulettes Et enduisirent mon coeur du miel de la folie. Ils gardèrent mes trésors et les voleurs de mes trésors M'apportèrent des silences et des histoires Et me préparèrent pour vivre sans racines.
Et depuis ce temps-là je m'en vais. Je me réincarne dans le nuage de chaque nuit et je voyage. Je suis la seule à me dire adieu Et la seule à m'accueillir. Le désir est ma voie et la tempête ma boussole En amour je ne jette l'ancre dans aucun port. La nuit j'abandonne la plupart de moi-même Puis je me retrouve et m'étreins passionnément au retour. Jumelle du flux et du reflux De la vague et du sable du bord De l'abstinence de la lune et de ses vices De l'amour Et de la mort de l'amour. Le jour Mon rire appartient aux autres et mon dîner secret m'appartient. Dans la maison de mon corps prennent refuge mes états chaque soir, Et chaque matin on me réveille de mon absence. Ceux qui comprennent mon rythme me connaissent, Me suivent mais ne me rejoignent pas.